A Marseille, ce samedi 13 juin : rassemblement à 19H – Vieux Port

Le 25 mai 2020, Georges Floyd est mort ! Il avait subi un plaquage ventral lors d’une interpellation policière. Le 19 mai 2016, Adama Traoré est mort dans les mêmes circonstances ! Ces deux hommes étaient noirs et ont péri sous les violences de policiers blancs. Alors, le gouvernement peut toujours essayer de nous expliquer le prétendu fossé entre les pratiques des polices américaines et françaises, cela ne nous consolera pas que des préjugés racistes guidant des pratiques violentes et discriminatoires d’agents de l’Etat conduisent à la mort d’un homme. Au contraire, cela alimentera un peu plus notre indignation.

Dereck Chauvin, le policier qui appuie sur le cou de Georges Floyd, a fait l’objet de 18 plaintes, est impliqué dans trois arrestations mortelles avant cet acte atroce. En France, ce 12 mai 2020, le Défenseur des Droits a rendu un avis sans ambiguité : « Aujourd’hui, les nombreux constats de l’existence de différences de traitement liée à l’origine dans les relations police-population ne sont plus à présenter ». Il poursuit : « Les discriminations liées à l’origine s’inscrivent dans un ensemble de représentations et de préjugés qui traversent la société. [Ils] renvoient l’individu à une identité́ sociale dévalorisée, qui semble justifier les pratiques inégalitaires dont il fait l’objet. »

Dès lors la question de la lutte contre ces violences policières à caractère raciste se pose. Les mobilisations spontanées, jeunes et massives de ces derniers jours sont non seulement légitimes mais indispensables. A bien les regarder, elles sont, au-delà des revendications qu’elles portent, une prise de parole de notre jeunesse populaire, afro-descendante pour partie mais en fait de notre jeunesse toute entière. Elle doit devenir le combat de tous. Dans une France dans laquelle encore un Français sur deux pense qu’il y a « trop d’immigrés » et concède qu’il est « au moins un peu raciste », dans une France où l’abstention fait des ravages dans la jeunesse et dans les quartiers populaires, il est capital que l’exigence de justice et d’égalité de droit dans les faits, portée par ce mouvement soit entendue.

Il est une opportunité pour la République de réduire la fracture politique et démocratique avec la jeunesse et les populations des quartiers populaires. Cela exige des actes politiques : quel qu’en soit l’auteur ou sa fonction et des mesures d’urgence en faveur de l’égal accès à l’emploi, au logement et aux fonctions représentatives entre autres.

Ce combat nous concerne, nous enseignants, nous organisations syndicales. Car il est aussi un combat pour la République juste, égalitaire et fraternelle. Il est aussi un combat pour les services publics. Les actes racistes, quels qu’en soient les auteurs, sont par essence condamnables. Que l’Etat le laisse faire, le banalise une catastrophe. Car si l’Etat, la République ne garantissent pas l’égalité de fait , la justice, la morale dans leurs pratiques quotidiennes, dans ce qu’ils laissent à voir aux citoyens qui composent leur peuple, alors ils créent les ferments de la division de celui-ci et les fractures qui concourent à sa propre perte. Dès lors, nous enseignants, nous organisations syndicales défenseures de l’émancipation collective et individuelle, promoteurs quotidiens dans nos classes et nos pratiques de la justice de l’égalité, nous nous devons de soutenir ces luttes ; entre autre parce qu’il est inimaginable de penser une école juste, égalitaire, émancipatrice dans un Etat qui bafouerait ces principes.

Dès lors, le SNUipp-FSU 13 s’inscrit dans la mobilisation contre le racisme et les violences policières et appelle à y participer.
A Marseille, ce samedi 13 juin : rassemblement à 19H – Vieux Port

Mobilisation contre le racisme et les violences policières

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